Les
pauvres ! Ces maisons d’édition qui croulent sous les manuscrits. Elle a
bon dos, cette pandémie, qui aurait révélé chez le confiné de base tant de dons
cachés. Entre autres, celui de l’écriture, des milliards d’histoires
originales, d’aventures extraordinaires, de témoignages poignants…qui
fleurissent au gré des griffes acérées et fécondes de tous ces nouveaux artisans
littéraires. Et donc, ces éditeurs submergés, qui ne lisent même plus, si ce
n’est en diagonale, ces appels désespérés à une gloriole forcément méritée. Le
trop ennemi du bien. Aux oubliettes les talents naissants. Des Editions du Plouc
à Gallimard, tous la même stratégie : On se focalise sur l’aspect
mercantile du métier. Ca me rappelle un petit passage de mon illustre ouvrage
bassement ignoré : «Je crains la supercherie, que l’on ait travesti
le talent. Pour juste se contenter de susciter l’intérêt. Celui de la proie, ce
pauvre lecteur, lobotomisé par les lames consuméristes et les médias complices.
Celui du chasseur, ce frileux éditeur, qui ne tire qu’à coups sûrs, balles à
blanc-seing exclusivement.» Faut rentrer dans les cases, dorénavant.
Être bankable : Déjà publié avec succès, ou vomir ses souvenirs de vedette
avariée ou encore balancer sa vie d’errances ou d’horreurs à la face de simplets
avides de sensations… Voilà clairement une des raisons qui a abruptement éjecté
ma modeste contribution artistique des feux de la rampe : Hors
gabarit ! L’autre raison éventuelle, peut-être plus appropriée, c’est
qu’il est tout pourri, mon ti’bouquin !
Sinon, y’a quand même une nana, professionnelle forcément émérite, à la suffisance néanmoins meurtrière, qui m’a gentiment asséné (Attention, c’est du haut vol) : « l’écriture nous semble trop tarabiscotée, prise dans un chaos sans y triompher, sans aller de cette exhalaison des profondeurs vers l’amour, comme le font les poètes dont vous vous réclamez (Rimbaud, Verlaine, Apollinaire…) » Crucifié, le béotien mal dégrossi que je suis !!! Pour les 0,00000025 % d’homo-sapiens qui m’ont lu (Ouais, une vingtaine de courageux téméraires), ça vous parle, hein ? Carburent pas tous à l’eau claire, les braconniers de la plume…
Mais j’ai encore l’âge de leur montrer qui je suis : Le volume 2 se fraiera un chemin pavé d’or dans ces méandres nauséabonds. Foi d’un rêveur ahuri et utopique !
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